Les scènes clichées qui m'énervent dans les animés
15 mai 2023
Tous les genres cinématiques du monde ont leurs petits trucs à eux, et c’est d’ailleurs ce qui permet de les démarquer les uns des autres. Alors parfois, souvent même, les moments signatures s’intègrent parfaitement dans les œuvres et leurs deviennent utiles, tels que le coup du méchant qui apparaît dans le miroir pour les films d’horreur : classique mais efficace. Malheureusement, il arrive que ces gimmicks de réalisation deviennent lourdingues comme pas permis à force d’être utilisés à tout bout de champ. Je vous propose donc maintenant de découvrir les scènes les plus clichées des animés (et qui me donnent de l’aérophagie soit dit en passant).
Je précise que je n’amuse pas à noter chaque scène qui me déplaît lorsque je regarde un animé. Cette petite liste que je présente ne parle que des scènes vraiment vues, revues et rerevues, je suis sûr qu’en cherchant on peut en trouver d’autres, mais j’ai pas envie de le faire.
La plage (et ses maillots de bain)
Je mets au défi n’importe quel être humain de me citer un animé romance/comédie/school life qui ne comporte aucune scène se passant sur une fucking plage. Même des animés plus sérieux ou qui se déroulent dans un monde médiéval en guerre et sans plage arrivent à en pondre une de temps en temps, parfois sans OAV (cf. Danmachi ou Akame ga Kill). J’ai bien compris que le Japon étant un état insulaire la mer occupe une place fondamentale dans la culture, l’économie, l’énergie, la mythologie et tout un tas d’autres secteurs. Par contre, de là à l’utiliser systématiquement comme prétexte pour foutre ses personnages féminins à moitié à poil (plutôt aux ¾ d’ailleurs), je suis tout de suite moins convaincu. Il s’agit souvent de l’incontournable sortie scolaire entre amis et du moment où on a le droit à une attention particulière sur la différence de volume des attributs mammaires des susmentionnés personnages. Quand on débute les animés on trouve ça rigolo, au bout de la 1 548ème occurrence, un peu moins.
Après, relativisons : si le Japon avait été un pays arctique, les bikinis arrogants auraient laissé place à des combinaisons multi-couches comprenant notamment doudoune, imperméable et coupe-vent. Dans ce cas, l’expression scientifique appropriée parle de « caché c’est gâché ».
Le festival culturel – ou de l’école – et son feu d’artifice
Un autre grand classique des films et séries de romance japonais que le festival culturel. Je veux manger ton pancréas, Quand Takagi me taquine, The Quintessential Quintuplets… Tous ces titres présentent au moins une fois leur « couple » dans une scène relativement romantique lors d’un festival, celui de la ville ou de l’école.
Avec la team « festival de la ville », direction le kimono ! Enfin, on voit souvent un yukata en fait, c’est-à-dire c’est la version été du kimono. Bref, pourquoi je trouve que les scènes de festivals sont chiantes alors que c’est plein de couleurs, de la jolie musique et tout le tremblement ? Parce qu’elles montrent toujours la fille qui arrive dans son plus magnifique yukata en étant toute gênée pendant que le garçon la regarde en rougissant et en tirant un regard digne de Doc dans Retour vers le futur.
Pour faire simple, on tient la chandelle à un rendez-vous amoureux chiant. Et puis vient le bouquet final avec le feu d’artifice sous lequel nos tourtereaux se rapprochent sensiblement mais en étant toujours coincés du cul. De temps en temps, le festival est remplacé par la visite d’un aquarium, comme dans Rent-a-Girlfriend, mais le niveau d’intérêt reste le même : la relation entre les personnages était déjà plus qu’évidente avant la scène, et ne change pas après. Inutile.
Personnellement, je pense qu’il faudrait rendre ces passages un poil plus drôle, par exemple en faisant en sorte que les cheveux de la fille prennent feu à cause d’un dysfonctionnement d’une fusée et qu’elle finisse par faire une greffe de peau parce que son visage est brûlé au 3ème degrés. Non ? Ça ou elle tombe dans une crotte de chien.
Dans le cas où il s’agit d’un festival d’école, c’est encore pire ! Pourquoi ? Parce que maison hantée et maid café. J’ai l’impression que tous les collèges et lycées de ce pays ne font que les 2 mêmes putains d’attractions de merde depuis que leur système éducatif existe. Au-delà du manque total d’originalité et donc du problème de créativité des enfants japonais que cela soulève, je note un inconvénient majeur pour chacune de ces attractions. Le premier : qui peut avoir peur d’un manège grand comme une salle de classe et réalisé à l’arrache avec des cartons et du scotch par des lycéens ? Et le second : des parents qui viennent manger un goûter servi par des gamines de 15 ans habillées en soubrette, je suis désolé mais je trouve ça légèrement étrange (attention, peut-être que ça ne me dérangerait pas d’y aller aussi, ne me faites pas écrire ce que je n’ai pas dit !). Quand j’étais en primaire et que j’allais à la kermesse de mon école je me contentais de jouer 2 parties d’un chamboule-tout fait à partir de boîtes de converses vides avant de me tirer parce que c’était trop chiant. Et puis c’était les parents qui géraient tout, faut pas déconner.
The culotte time !
Certainement LE cliché le plus connu de la culture japonaise dans le monde entier : mesdames et messieurs, acclamez comme il se doit le moment de la culotte ! Honnêtement, n’importe quel être humain comprend la raison d’existence de ces scènes (et de celles de plages/piscines vues plus haut soit dit en passant) dans les animés : le cul, ça fait vendre. Soit. Par contre, il faudrait se pencher un peu sur le déroulement de ces scènes car c’est ici que ça pêche selon moi. Au bout d’un moment, le coup du « machine est maladroite et tombe sur machin (ou inversement) qui finit invariablement avec les mains sur ses miches et la tête entre les cuisses, suivi de la réaction ultra gênée des 2 (compréhensible pour une fois) elle-même précédant l’énervement de la fille qui frappe le gars alors qu’en fait elle a bien aimé et qu’elle est tombe un peu plus amoureux de lui… » ~reprend sa respiration~ finit par être légèrement redondant.
Personnellement, je voterais plutôt pour une scène où les 2 commencent à se rapprocher dans un endroit un peu intime avant de changer d’avis pour une raison un peu drôle et voilà. On voit toujours la culotte, les personnages sont gênés tout pareil, ils peuvent se frapper mais la scène devient plus réaliste, plus originale et rigolote. Sinon faudrait penser à investir dans des pantalons ou des crampons.
Les combats « entretiens d’embauche »
Pour le coup, c’est un cliché qu’on ne retrouve pas dans tous les animés, et heureusement parce que je trouve que c’est de loin le pire de cette liste : les combats où les mecs ne font que de parler.
Il y a 4 types de combats de merde selon moi : quand les personnages racontent leur vie, quand ils expliquent leurs attaques, quand ils utilisent chacun leur tour leur « attaque ultime » (ce point-là est lié au 2ème mais pas toujours) et quand le pouvoir de l’amitié du gentil qui pue des pieds bat le méchant trop stylé.
Voyons tout ça dans l’ordre.
Tg et cogne – partie 1
Que 2 mecs qui s’apprêtent à se foutre sur la gueule décident de s’échanger quelques phrases avant, j’accepte. Que 2 mecs se balancent des fions pendant qu’ils se foutent sur la gueule, j’accepte. En revanche, que 2 mecs qui sont en train de se foutre sur la gueule racontent d’où ils viennent, pourquoi ils se battent ou ce qu’ils ont bouffé à midi, là non ! Bordel ! Je pars du principe que si on s’apprête à livrer un combat à mort avec quelqu’un, on sait qui est en face et pour quelle(s) raison(s) on le fait ! Pas la peine de rappeler au spectateur des trucs dont il est déjà au courant alors que ça ralentit toute l’action et qu’on s’en tape ! Le gars d’en face veut te trancher la carotide, pas te recruter dans sa boîte.
Le seul point positif c’est que ça me permet de savoir que l’animé ne dépassera pas une certaine note lorsque j’écrirai mon commentaire dessus.
Tg et cogne – partie 2
Trouvez-moi une seule raison valable qui justifierait qu’un personnage explique en détail le nom de son attaque ainsi que ses effets à son adversaire. Autant, je n’ai rien contre les phrases du genre « Fini de jouer. » ou des incantations de sorts, mais autrement arrêtez de dévoiler vos stratégies bande de cons ! Cet énorme défaut me fait littéralement bondir de mon lit douillet quand j’en vois un, ce qui arrive beaucoup trop souvent vu la merde que c’est. Je crois avoir remarqué que ça concernait principalement les shonens plutôt que les œuvres plus matures. Pauvres gosses…
3. Tg et cogne – partie 2,5
Petit complément à la partie 2 que l’on croise occasionnellement : le concours de celui qui a la plus grosse. Pour faire simple, ces scènes particulièrement désagréables reprennent le schéma caricatural (ou pas) suivant :
- « Je vais maintenant utiliser ma super technique trop forte pour te battre ! Ah ah !
- Tu ne peux pas, car je vais utiliser moi aussi utiliser ma super technique trop forte qui est plus forte que ta super technique trop forte à toi !
- Eh non, parce que je dispose en fait d’une autre technique encore plus forte que bla bla bla… »
Elles sont écrites avec le cul, tout le monde voit de quoi je parle, je n’ai pas vraiment besoin d’en dire plus.
4. Le pouvoir de l’amitié et du dépassement de soi
Honnêtement, je n’ai que rarement croisé ce cliché (qui n’est que trop vrai) dans mes visionnages, mais le peu de fois où ce fut le cas, qu’est-ce que j’ai ragé… C’est le genre d’incohérence capable de faire passer un animé de génial à nul à chier. Je m’explique.
Le schéma classique du scénario d’aventure/action avec un héros qui n’a rien demandé doit battre un méchant beaucoup plus puissant que lui ne me dérange pas le moins du monde puisqu’on le retrouve dans des œuvres illustres comme Star Wars (les 6 films, les 3 autres sont une légende urbaine) ou Le Seigneur des Anneaux. Bien sûr, le héros ne va pas rester une pauvre loque incapable d’aligner 2 coups d’épée et progresse d’une manière ou d’une autre tout au long de son aventure pour arriver à un niveau décent et donc espérer sauver le monde, ses amis ou son sex interest (parfois appelé « petite amie »). Et c’est à ce moment que se séparent les bonnes œuvres, où la victoire dépend de choses plausibles et logiques (attaque surprise, stratégie militaire, plot twist…), des autres. Oui, c’est vous les mangas et animés avec un héros qui crie fort que je vise ! Si je croise Faker sur LoL je peux hurler comme un âne devant mon pc du début à la fin de la game je vais pas le battre pour autant, hein ! Alors, que n’importe quels livres, films ou séries qui se sont reconnus, nerfez votre méchant, rendez votre héros moins con ou ce que vous voulez, mais par pitié, faites-lui fermer sa gueule.
La réaction de surprise des personnages féminins
Derrière ce titre pas très clair se cache une terrible vérité. Ce dernier point de l’article ne parle pas véritablement d’une scène typique mais plutôt d’un plan.
Contexte : 2 personnages principaux (un homme et une femme le plus souvent mais pas systématiquement) se retrouvent en présence d’un méchant, de racailles, d’une foule de randoms ou tout autre situation propice à la moquerie. Il vient forcément un moment où l’un des personnages principaux (pour ne pas dire la fille) se fait dénigrer, provoquant chez elle un début de pleurs avec la tête basse car tout le monde semble se liguer contre elle, y compris son/sa meilleur(e) ami(e) ou amoureux/se. Mais non ! Ce-dernier, contre toute attente, la défend et clame haut et fort que cette personne a peut-être des défauts mais qu’elle n’en demeure pas moins l’individu le plus précieux à ses yeux ! C’est déjà bien pourri comme scène, mais MAINTENANT ça devient encore plus relou : la tête de la victime se relève, les yeux toujours mouillés mais désormais grands ouverts, écarquillés par la surprise que quelqu’un s’abaisse à défendre et aimer une merde comme elle…
Eh bien ce petit plan, là, avec la tête qui se relève et les yeux qui s’ouvrent comme des soucoupes, je le déteste.
Tout le monde, que ce soient les spectateurs ou les personnages, sait que Jean-qui-chiale est apprécié, tout comme on sait que le gentil ami va intervenir pour défendre Jean-qui-chiale des quolibets, de la même manière qu’on sait que Jean-qui-chiale va être surpris d’être défendu. Je n’ai jamais vu le héros dire « Oui, oui, cette personne est une grosse bouse. », donc ça m’énerve, comme tout ce qui n’est pas original.